samedi 3 octobre 2015

Seul dans le noir, Paul Auster

Paul Auster, une grande histoire d'amour qui a commencé avec Mr Vertigo qu'on m'avait offert et que j'ai dévoré ! Donc autant vous prévenir j'aime énormément le style de l'auteur et sa capacité de transporter le lecteur dans une langue superbe.

Seul dans le noir ... donc, ou un auteur est-il nécessairement un schizophrène ? 



Le résumé :

"Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain."
"Ainsi commence le récit d'August Brill, critique littéraire à la retraite, qui, contraint à l'immobilité par un accident de voiture, s'est installé dans le Vermont, chez sa fille Miriam, laquelle ne parvient pas à guérir de la blessure que lui a infligée un divorce pourtant déjà vieux de cinq ans, et qui vient de recueillir sa propre fille, Katya, anéantie par la mort en Irak, dans des conditions atroces, d'un jeune homme avec lequel elle avait rompu, précipitant ainsi, croit-elle, le départ de ce dernier pour Bagdad... Pour échapper aux inquiétudes du présent et au poids des souvenirs, peu glorieux, qui l'assaillent dans cette maison des âmes en peine, Brill se réfugie dans des fictions diverses dont il agrémente ses innombrables insomnies. Cette nuit-là, il met en scène un monde parallèle où le 11 Septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais en proie à une impitoyable guerre civile. Or, tandis que la nuit avance, imagination et réalité en viennent peu à peu à s'interpénétrer comme pour se lire et se dire l'une l'autre, pour interroger la responsabilité de l'individu vis-à-vis de sa propre existence comme vis-à-vis de l'Histoire. En plaçant ici la guerre à l'origine d'une perturbation capable d'inventer la "catastrophe" d'une fiction qui abolit les lois de la causalité, Paul Auster établit, dans cette puissante allégorie, un lien entre les désarrois de la conscience américaine contemporaine et l'infatigable et fécond questionnement qu'il poursuit quant à l'étrangeté des chemins qu'emprunte, pour advenir, l'invention romanesque." Actes Sud.

Mon avis :

Voilà le résumé en dit beaucoup. Dans ce roman de Paul Auster il faut lire entre les lignes. Derrière l'intrigue, ou les intrigues, il faut repérer la mise en abîme du métier d'écrivain qui est, ce qui me semble, le plus intéressant. Bien évidemment on se demande ce qui va arriver aux personnages inventés dans l'obscurité par Auguste Brill, la réalité et la fiction vont-elles finir par se rencontrer en bas de l'escalier grinçant ? Katya va-t-elle arrêter de se noyer devant les grands classiques du cinéma ? 
Tout le récit tourne autour de la figure de l'imaginaire ET de l'imagination, que ce soit par la création des histoires de Brill, par les films que regardent grand-père et petite-fille, mais aussi à travers le livre que Miriam écrit. Il y a donc 1000 façons de raconter des histoires et autant de manière de s'exprimer ou de retrouver son passé. Voilà ce que le texte nous apporte. A en croire Auster, on laisse toujours une part de soi dans sa création et c'est totalement limpide dans le cas d'Auguste Brill et de ses histoires d'insomniaques. On retrouve les grands personnages de sa vie dans son invention, mais aussi ce qui le terrifie au plus profond de lui, disparaître sans laisser de traces .... Peut-être est-ce aussi la peur de Paul  Auster ? Mais je ne vais pas m'aventurer sur une théorie bancale concernant la psychologie de notre auteur. Je dois juste vous dire que j'ai été bien moins touché par le côté contexte politico-géographique des Etats-Unis qui ne me semble pas du tout assez développé. Même si l'auteur affirme que tout est parti des élections à la suite desquelles il s'est imaginé deux Amériques, une en guerre contre l'Irak et l'autre non...
Ce très court livre est à lire pour bien des raisons, la principale restant, pour moi, la qualité et la fluidité de la plume de l'auteur. 

Pour aller plus loin :

Interview intégrale de l'auteur pour la sortie de Seul dans le noir : http://www.dailymotion.com/video/x82mgl_paul-auster-sur-rue89-l-interview-i_creation

Bonnes lectures. 

Vivez, lisez !

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